Cauchemars
C’est le 23 octobre 1926 qu’un client marquant est passé à mon cabinet. Cet homme âgé de 32 ans s’était identifié comme étant Wilcox Turner. L’homme troublé était venu de son propre gré. À la première vue. Il semblait bien normal. Il était charpentier et fabriquait des tables artisanales.
Turner était quelqu’un de bien fermé, il me fallut beaucoup pour lui tirer les vers du nez. Pourtant il était venu lui-même. Il resta plusieurs minutes assis sur une chaise à regarder un peu partout. Je tentais d’entrer en communication avec lui mais il semblait m’ignorer. Tout changea quand je lui parla de sommeil : « As-tu des problèmes de sommeil ? » À ce moment il tourna son regard vers moi et acquiesça. Il m’expliqua de sa faible voix que les courtes heures de sommeil qu’il était capable d’avoir étaient infesté de vision hideuse.
Je sentis en lui un certain stress. Comme s’il avait peur que quelqu’un l’entende. Pourtant il me racontait tout de même ces fameux cauchemars.
Il expliquait croire se réveiller dans la vase. Une vase noir goudronneuse pestilentielle. Il voyait autour de lui d’énorme monolithe de pierre poli qui devait faire plus de 10 mètres chaque. Ces grandes pierres aux géométries grotesques étaient percés à plusieurs endroits et s’y coulait, de ces fentes la vase dans laquelle il se trouvait. Les coulisses bougeaient irrégulièrement comme s’il s’agissait de sécrétions organiques. Ces grandes pierres semblaient s’étendre sur des kilomètres à la ronde et cette mer dégoûtante empester tout aussi loin. Il entendait des sons. Comme des voix caverneuses qui criaient toujours le même « mot ». Ce mot que le jeune troublé me répéta à plusieurs reprise mais je ne compris parfaitement à aucune d’elle. Un mot que j’ai réécrit avec ressemblance le plus fidèle possible. Un mot qui ressemblait à « Azhotoh » sans être d’une précision exacte.
Wilcox décrivait son histoire comme s’il y avait vraiment été. Son regard semblait lui submergé de peur et d’angoisse. Un traumatisme comparable à un aveu de viol récent. J’avais déjà vue des désastres mais l’intonation de Wilcox battait des records.
Il me raconta aussi qu’il s’était surpris à faire du somnambulisme. En effet il avait fait de la sculpture en bois lorsqu’il dormait. Cette abominable création était toujours chez lui. Il n’avait pas le courage de la détruire pour les détails qu’il avait réussit à faire. La sculpture avait semble t’il une perfection telle que personne ne saurait à ce jour en faire une semblable. Pourtant, la chose représentée serait d’une abomination tel qu’un chien en aurait peur par le simple fait de la voir. La description que Wilcox m’avait donnée était beaucoup trop vague pour que je puisse m’en faire une image mais j’ai projeté d’aller la voir moi-même un bon jour.
La consultation prit faim lorsqu’il déclara subitement qu’il avait faim. Il me paya sans dire un mot de plus et quitta mon cabinet. Il m’avait grandement intrigué avec ces histoires de somnambulisme de grand sculpteur. Je ne pouvais le forcer mais j’espérais qu’il allait revenir pour me parler davantage.
- Dr. Waterman
